Ce terme a été développé par Sándor Ferenczi, ni plus ni moins que le bras droit de Siegmund Freud, en 1911. Il désigne une situation relationnelle de tension quasi-érotique entre personnes du même sexe sans qu'il y ait reconnaissance, acceptation ou même identification à l'homosexualité. Il ne s'agit pas ici de vouloir passer à l'acte sexuel, ce qui qualifierait l'homosexualité, mais d'un sentiment d'admiration profond envers une personne du même sexe qui démontre "un courage sans limite, la volonté inébranlable d'accomplir l'impossible, la capacité de tout sacrifier pour la victoire, et plus important encore, l'humilité lorsqu'il s'agit de pleurer (des
manly tears) ceux qui sont tombés au combat". Peu de lien avec le sujet, me direz-vous ? Ceci décrit le sentiment véhiculé chez les Soldats Romains envers leur très vénéré Imperator, cette admiration sans limite qu'ils ressentaient envers l'Homme qu'il était, qui a réussit à conquérir toutes les valeurs (courage, puissance, persévérance, valeur, virilité, excellence) qui en faisaient un véritable Homme Accompli. Cette admiration est si poussée, si ardente, si exacerbée, que l'hyperbole veut qu'elle relève presque du domaine érotique, donc sexuel.
Bien entendu, comme il y a une part de sarcasme et d'hyperbole, cette situation est une sorte de
perversion au sens freudien du terme, mais de manière très limitée, puisqu'elle ne tient dans les faits aucunement du domaine de l'érotisme.
Lorsque vous me verrez, en cours de Français, verser des
manly tears devant les prouesses de Maximus Decimus Meridius, n'allez pas croire que le simple fait que je ressente quelque chose de quasi-érotique pour cet homme fasse de moi un homosexuel (ceux qui me connaissent savent très bien que je suis
très hétérosexuel), et j'espère vous avoir éclairé quant à l'attitude que vous devriez avoir si vous rencontriez ce genre de situations.
On ne dit pas "gay", "pédé" ou "pédale" ; on dit
homoérotisme freudien.
Thu Feb 12, 2009 11:25 pm