Black Lagoon - once again

Allez, je vais essayer de reposter mon message sur Black Lagoon, juste parce qu'honnêtement, j'ai envie de vous faire de vous faire découvrir un truc qui te roxxe du bassin comme c'est pas permis, à l'inverse d'un Bleach ou d'un Naruto (ce que vous semblez tous aimer).



Vous savez, lorsque ça fait un bail qu'on erre dans les méandres de la Japanime à mater de tout et de rien, mais surtout de rien, en fait, bah on finit par se demande si... après tout, c'est tout à faire concevable, ça m'est arrivé récemment avec les jeux vidéo : si au final, l'animation ne nous toucherait plus du tout, ou si peu. On finit par se dire : "Ça y est, je suis un vieux con, aigri, va falloir se calquer sur les propres, NO NEED FOR DYNAMITE, woohoo, Monsieur Tout-le-Monde is born, il va faire du woola hoop avec des vahinés travlo dans le quartier latin"... Crotte...

Bref, fini la no life attitude, après tout, plus rien ne nous botte. Les lolis planches à repasser, y en a trop, "flat chest is a symbol!" ne nous touche plus du tout ; les gays emo qui chougnent devant trois coup de sarbacane pour buter du trouffion, on en a marre. Et je parle même pas des magicals girls qui se sont clonées et qui nous font pleurer des larmes de sang quand elles débarquent sur nos écrans. Vous l'aurez compris, depuis quelques années, l'animation jap, c'est devenu de la chiotte jap.

Mais n'est-ce pas justement dans les moments les plus difficiles qu'on se doit de lutter ? Que serait une passion si elle se barrait au moindre coup de blues ? Hein ? HEIN ?!

ET C'EST LÀ QUE J'AI VU THE REAL SHIT.



C'est sous ce titre énigmatique que se cache l'un des meilleurs animes qu'il m'ait été donné de voir : BLACK LAGOON.

Comme je vous aime bien, je vais vous raconter un peu de quoi ça parle. Rokuro Okajima est un salaryman tout ce qu'il y a de plus ban(c)al. Il vit sa vie de businessman, un peu comme Neo au début de Matrix. Voire pire, parce que lui, en fait, il a quasiment pas de boulot, il est là juste pour servir le café au client, le flatter et tendre le cul pour se faire kicker par son patron. Bref, une vie de merde. Puis, un beau jour, on lui demande d'aller voir chez les Chinese si j'y suis, afin d'y délivrer un disque. (Vous aussi vous commencez à griller la suite, hein ?) Donc il part en voyage touristique, mais son bateau est abordé par des PIRATES !! Oui, en fait, c'est des mercenaires, mais bon, c'est pareil quoi. Bref, ils récupèrent son CD, et la chef, Revy, une tigresse au tempérament de feu (grrrrrrr), décide de le prendre en otage afin d'en tirer un joli prix (tout pour le pognon, celle-là). Seulement, les employeurs de notre Mister Tout-le-Monde décident de tout faire pour récupérer ce disque, y compris dézinguer l'équipage des mercenaires, peu importe s'il en fait partie. S'en suivra une course poursuite du feu de dieu avec un hélicoptère, une jolie explosion, et une fin expédiée fissa avec notre salarié japonais qui rejoint l'équipage et s'improvise mercenaire, eh ouais, rien que ça.



La team est faite : Revy (aka Two Hands car elle utilise ses pistolets comme on manie des baguettes), la furie du groupe, l'ange exterminateur, celle qui fait parler la poudre. Dutch, le big boss noir qui fous pas grand chose mais OSEF. Benny, l'expert informaticien qui fous pas grand chose mais OSEF. Rock qui fous pas grand chose tout court mais OSEF. Bref, vous comprenez bien que tout repose sur Revy et c'est très bien comme ça. Et donc notre team se campe dans un bordel de Roanampur, petite ville des Philippines, un vrai nid à escrocs, le Club Med des salopards, et c'est parti pour 24 épisodes de gunfight et de délires en tout genre.



Soyons clairs : ce qui fait la force de Black Lagoon, c'est son absence de scénario. Sa richesse, il la puise tout connement dans son montage nerveux, dans son déluge de violence, dans son bordel sonore. Les balles pleuvent à profusion, les bonnes soeurs dealent de la dope et des armes, les violeurs, junkies, monstres, mafieux, militaires, pourris, corrompus y sont légions. Dans cette série, les agneaux sont bon pour finir dans l'assiette. Roanampur, c'est Hell's Ass, T'ENTENDS ? Seuls les forts et les malins sortent leurs flingues du jeu.



Des mercenaires fanatiques, des Nazis, des yakuzas, Cho Yun Fat, l'armée rouge, des lolis lesbo vampires, une maid T-2000...

... erf... comment dire ?

...

... C'est-à-dire que...

... enfin, vous comprenez...

... non mais vous...



Vous... VOUS RÉALISEZ L'AMPLEUR DU TRUC, QUOI ! C'est juste ÉNORME ! Une telle folie. C'est la première fois que je vois un anime d'action condenser autant de WTF, bordel ! C'est juste indécent tellement c'est énorme. Et en même temps, j'en redemande. C'est totalement jouissif. Plus c'est gros, plus c'est WTF et invraisemblable, plus ça passe et c'est tant mieux. Les scènes d'action s'enchainent et virevoltent. On se croirait dans un John Woo, bordel. BAM, BANG, FIOOOOOOOO, BOUM. Il n'y a pas un seul temps mort. On passe du coq à l'âne sans jamais frôler l'indigestion, c'est tout bonnement jouissif. Car au fond, on se contrefiche royalement de l'incohérence des évènements (SALUT ! Je suis une maid tueuse à la force démoniaque qui ne lâche rien. Kikoo les enfants vampires qui shootent au bartfinder sans même avoir de recul !), l'important, c'est qu'on ait notre dose d'adrénaline. Ici, pas de préchi-précha (hein les nonnes trafiquantes d'armes ?! ). Pas d'élan héroïque, pas de bons ni de mauvais (juste un gros paquet d'ordures). Non, ici, c'est juste des mecs qui vivent pour leur survie, des types qui profitent de la vie pour s'en foutre pleins les fouilles, des nostalgiques du "c'était mieux avant !"

C'est violent, me direz-vous ? Aussi violent qu'un front kick de Chuck Norris dans ta gueule ! Et non, je déconne pas (enfin, si, un peu : rien ne peut égaler un kick de Chuck Norris). Y a des morts à gogo, certains épisodes, on croirait voir du Rambo. Femmes, veaux, vaches, cochons, hommes, gosses, tout y passe. Explosions à foison, sniper, coupe-coupe, flingue, missile, sabre, ET CETERA. Enfin une série violente depuis prépet. Enfin du sang, de l'adrénaline, du politiquement incorrect. Enfin de la violence amorale à souhait.



Cet anime, il se VIT. On va pas tortiller sur 30km de route cambodgienne. Cette anime poutre le bas du bassin, POINT. C'est une vrai petite perle. Déjà niveau technique, il n'y a rien à redire, c'est du tout bon tonton, les baisses de régime sont indécelable (INDÉCELABLES), l'animation sait se rendre visible au bon moment, on joue finement avec le budget en se servant des gunfights pour économiser (mais attention, c'est pas du bullet time de kéké, c'est bien nerveux et monté habilement pour scotcher le spectateur dans son fauteuil). C'est bon de bout en bout, et ça fait franchement plaisir (que ce soit le début de la mort qui tue, la tape épique sur les bateaux thai, celle du sous marin et du bateau Nazis (ÉNHAURME, JE VOUS DIS, ÉNHAURME), ou encore le fritage dans la jungle avec aussi la scène collector du bar et de l'échappée terminatoresque). Du reste, pour accroître l'immersion, on trouve des thèmes musicaux accrocheurs (l'opening est vraiment bien foutu : pour une fois qu'on trouve une chanteuse japonaise qui parle bien anglais, sans compter l'ending qui est vraiment bien pensé, avec la montée en puissance de la musique et les armes sur le sable ; ou encore, le thème de la maid killa qui sonne bigrement bien), donc bon musicalement ça poutre.



On noteras aussi un travail de la part de trois doubleuses en particulier : la Chinoise fana du coupe coupe longue distance (j'adore son accent génial), Mary Popins (magnifique, les machins truc sama juste avant de SHOOTER le gars, c'est juste priceless), et enfin Revy qui rejoint mon top ten des best girls doublées. Je vous assure, faut vraiment l'entendre pour le croire, cette voix de perverse sadique, désabusée, garçon manqué, pétasse, vulgaire et téméraire, c'est juste énorme, je vous dis, ÉNORME.



J'exagère à peine hein. On parle quand même d'un anime avec une bande de pirates mercenaires salopards immoraux, qui dezinguent à tout va. D'une dragonne chinoise, d'une geek indienne poursuivie par la CIA pour blanchissement d'argent, d'un gang de bonnes soeurs qui dealent de la dope et des Kalachnikovs, des mafieux qui castrent à tout va, un gang russkov qui veulent un Afghanistan shot once again, des Neo-Nazis nostalgiques, des terroristes islamistes illuminés traumatisés par Beyrouth 87, des yakuzas, des gamins roumains traumas par les films pornos pédophiles qu'ils ont été forcés de tourner à l'époque de Ceaucescu, je sais, je me me répète, mais bordel, c'est du jamais vu, un tel condensé !

Bref, avec un cocktail comme ça, c'est forcé d'être de la dynamite. C'est dément, déjanté, et puis bordel, enfin des héros qui font du trafic d'enfants esclaves, fument constamment, boivent, tuent, massacrent, exécutent, torturent, dealent des armes et de la drogue, se shootent au crack. Un véritable anime de badass comme je les aime, qui s'assume à 100% comme tel et qui le fais bien.

C'est tordant, c'est jouissif, c'est Black Lagoon et je cautionne. Windspirit approved.

On va essayer une petite analyse de cette opening qui te roxx le bas du bassin :

Au-delà des lyrics poutresques - et du fait que le générique soit chanté en anglais - et de la musique qui roooooooXXe comme c'est pas permis, l'image en elle-même est forte : l'obscurité omniprésente, la brièveté des parcelles d'images contrastant avec les longs plans glissant sur l'acier des armes à feu, le ralenti du chargeur tombant de l'arme et de la cigarette de Revy... Pas de sang, pas de violence affichée, juste l'héroïne tirant encore et encore, dans une enfilade de lieux, le "censored" s'affichant hypocritement à l'écran alors que l'angle de l'arme nous laisse parfaitement comprendre qu'elle abat son ennemi à terre et à bout portant... Le journal qui laisse deviner la violence publique, les exactions affichées, la guerre... L'obscurité donc, la noirceur qui semble se briser au "get down" en laissant éclater un ciel lumineux et une envolée de plumes blanches - espoir aussitôt brisé par le plan au sol, et la douille encore chaude et brillante au milieu des plumes qui ricoche pour rejoindre l'ombre alors que la chanteuse déclare "je vais te tirer de ta misère" ; puis la solitude du personnage, Revy en plan lointain, prostrée au milieu d'un port, plus longtemps visibles que durant les séquences où elle se battait, le tout souligné par... de la compassion ? de la protestation ? un cri vindicatif ? En tout cas, les paroles d'une rare violence décrivant le résultat de ses actions, le "bordel" de ce "monde pourri" et oui, en effet, c'est "pas de chance"... Là les images s'arrête, "Go with my vision" déclare la chanteuse, et la lumière revient avec un plan chaotique, cahotant, comme filmé à l'arrache, d'un crépuscule assombri, les compagnons apparaissent enfin, un espoir dans cette solitude, par images fixes, brèves, qui en disparaissant laissent un instant la trame rémanente d'une flamme, celle de leur cigarette... Est-ce un espoir ? Cette vision est-elle une voie vers la rédemption, vers la fin de la solitude ? Non. Le chant est un appel à la guerre, allume le feu, prend le pouvoir, on a les armes pour tout casser, "weapon, I have it all"...

Cet opening, c'est le portrait du mercenaire, toute l'existence du chien de guerre résumée en une minute trente. Pas d'espoir, pas de pitié, pas d'issue, des meurtres, encore et encore, sans honneur, sans gloire, des armes qui défilent, du sang, de l'acier, des flammes... Rien de plus.


Essayez de faire ça avec un opening de Naruto...
https://www.youtube.com/watch?v=gCF_HLRqfA4
(Désolé pour vos oreilles.)

eek, no offense, mais t'as du temps a perdre...

J'essaie surtout de me trouver des excuses pour ne pas lire Dracula. LOL.

Mais Black Lagoon, ça poutre tous vos Narutards débiles, sérieux... Ça, c'est un vrai manga. Je me demande d'ailleurs si ce n'est pas à cause de débilités indescriptibles comme Naruto ou Bleach que les mangas ont aussi mauvaise réputation, alors que c'est un support comme un autre (roman, série télé, film) où on retrouve de la merde et des trucs bien roxants...